Au travers du temps qui passe, de génération en génération, des hommes, des femmes, des jeunes, des moins jeunes sont présents sur tous les fronts où le service des autres appelle.
Depuis 1862 où Honoré Arnoul a fondé la SEAB , celle-ci a exalté ce sens profond du bien qui se vit au coeur même du don de soi tout en aidant aux prises de conscience sur la portée du risque prit quelquefois pour sauver l'autre.
Voici deux exemples pour illustrer ce titre d'Hier à Aujourd'hui.
Ces deux faits sont extraits du Rapport d'Activités de la SEAB, présenté en Assemblée Générale le 17 juin 2009
Voulant s'informer sur le risque assuré par l'un de ses ancêtres, risque qui lui avait valu la reconnaissance de la SEAB, nous avons reçu ce courrier :
" J'ai appris que mon arrière grand'mère Ermance Poulain aurait obtenu la médaille d'or décernée par la SEAB pour sa conduite héroïque lors de l'assassinat de son mari Ulysse, au sémaphore de Saint Denis dans la nuit du 14 mai 1914. Avez-vous des archives pour vérifier cela?"
La recherche dans les archives de la SEAB ont permis de découvrir ce qui s'est passé ce 14 mai 1914.
"Madame Poulain partageait la rude existence de son mari, elle habitait une maisonnette près de la voie ferrée, à Saint Denis où son mari exerçait sa fonction au sémaphore. Dans la nuit elle est réveillée par des appels désespérés. Reconnaissant la voix de son époux, elle accourt à la cabane qui abrite les précieux instruments confiés à ses soins. Monsieur Poulain râle sur le plancher, il vient d'être assassiné. Éplorée, elle transporte la victime à son domicile, le remet entre les mains de camarades accourus, et, comprimant son angoisse, elle regagne la cabane du sémaphore. Elle pense aux trains qui, en l'absence de signaux d'arrêt risquent de culbuter les uns sur les autres avec leurs chargements d'existences sacrifiés. Tandis que son mari décède, l'héroïque femme manoeuvre les signaux assurant ainsi la sécurité de voyageurs."
Au temps du TGV, l'existence des sémaphores est bien lointaine mais des Madames Poulain, il en existe encore dans des contextes de lieux et modes d'intervention dangereux, lorsque les circonstances l'exigent, tel ce récit d'un jeune agent de la DDE passant avec son fourgon près du vieux pont de Nérac en Lot et Garonne. Il voit des gens qui s'agitent au bord de la rive de la rivière. Une dame lui fait un grand signe; il s'approche et découvre un chien berger allemand cherchant à sortir de l'eau pour remonter sur la rive. Descendant du fourgon, il aperçoit au bout de la laisse du chien, une femme en train de lutter contre le courant et l'eau froide. Après avoir sécurisé la personne dans l'eau grâce à une sangle accrochée à son fourgon, il saute dans l'eau, car la personne est incapable de se hisser seule sur la berge, avec une blessure à une épaule.
Avec l'aide de deux personnes et grâce à la sangle, par une succession d'efforts, la dame est enfin hissée hors de la rivière. Son chien tombé à l'eau l'avait entraînée. Pourtant, à sa manière, celui-ci a aussi aidé à son sauvetage car, tenant toujours la laisse, le berger allemand l'avait ramenée vers la berge où notre agent DDE a fait le reste, avant l'arrivée des pompiers qui, arrivés ensuite ont pris en charge la victime."
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